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L’Examen Trinitaire * Une Action Incarnée (Partie 3)

Avenue Éditoriale No. 23: 15 août 2025

"Est-ce que j'ai dormi, pendant que les autres souffraient ?

Est-ce que je dors en ce moment ?

Demain, quand je croirai me réveiller, que dirai-je de cette journée ?

Qu'avec Estragon mon ami, à cet endroit, jusqu'à la tombée de la nuit, j'ai attendu Godot ?"


- Samuel Beckett, En attendant Godot (1952)

 

La première partie de l’Examen Trinitaire nous démontrait l’importance de s’engager dans des façons de réfléchir qui seraient les plus éthiques possibles. Les cinq techniques déployées présentaient l’une après l’autre des étapes à franchir afin que l’espace que nous réservons à notre état mental demeure pur et intègre. Nous avions ainsi saisi que le chemin vers la véritable bienveillance prend d’abord racine à travers la pensée car c’est la pensée qui détermine l’acte et le sens qui sera attribué à l’acte. Par exemple, une personne ne devient pas cannibale qu’en étant poussée à bout sous des conditions de vie où l’instinct de survie prend le dessus sur tout. Cette personne ne le devient qu’après avoir reconstruit un schéma mental où la déshumanisation de l’autre devient suffisamment acceptable afin de passer à l’acte. Cet exemple peut être jugé comme étant extrême. Pourtant, dans la vie de tous les jours, nous en faisons déjà l’expérience à travers les micro-agressions qui déshumanisent : racisme, intimidation, phobie de la différence de l’autre, dénigration d’inconnus sur les réseaux sociaux etc. Tout cela représente une perversion de la nature de la pensée elle-même d’où la nécessité dans un premier temps d’avoir notre propre cour de jugement afin de réfléchir à notre façon de réfléchir.

 

En seconde partie, l’Examen Trinitaire nous introduisait à la notion du Sens. Nous pouvons penser mais celle-ci sera toujours modérée par le sens. Paradoxalement, même le Mal aura donc du sens quoique ce sens demeurera toujours moralement inacceptable. Dans la série « The Walking Dead » par exemple, l’une des protagonistes (Carol) prend la décision de commettre l’acte irréparable du meurtre d’une enfant (Lizzie) car celle-ci développe une vision déformée des Rôdeurs (zombies). Pour Lizzie, ces Rôdeurs ne sont plus des êtres violents mais plutôt des personnes amicales qui vivent éternellement. Lizzie tuera donc sa propre sœur dans la perspective que cette dernière atteindra l’éternité et qu’elles pourrons jouer ensemble pour toujours. Ces deux tragédies démontrent une vérités glaçante mais essentielle pour notre propre mûrissement: la sens peut lui-même devenir corrompu et produire l’acceptation de l’horreur dans nos pensées. Cela nous fait comprendre une fois de plus que (i) juste penser ne suffit pas et (ii) un sens qui s’auto-alimente risque de se pervertir.

Y-a-t-il donc une façon de nous assurer que nous pourrons demeurer véritablement Humains malgré les dysfonctionnements de nos sociétés? C’est dans cette perspective que nous évoquerons aujourd’hui la troisième et dernière partie de l’examen trinitaire … l’action incarnée.

 

La notion d’action incarnée ici ne signifie pas une capacité à s’imposer une perfection morale en tout temps. Elle désigne plutôt l’expression d’un alignement équilibré entre notre façon de penser, le sens que nous donnons à ces pensées et le comportement qui s’en découlera. Lorsque ces trois facteurs sont combinés, ils prennent la forme d’une action incarnée qui devient le test d’humanisation final. Cette action n’est ni automatisme (j’ai un devoir à accomplir envers l’autre) et ni utilitaire (l’autre sert à assouvir mes pulsions). L’action incarnée est l’expression ultime de sa fidélité envers le Bien Suprême (Highest Good en anglais) même lorsque les contextes dans lesquels nous nous retrouvons nous poussent avec force vers l’abandon. Si nous reprenons l’exemple de Carol et Lizzie, le meurtre dans le contexte effroyable dans lequel les protagonistes vivaient était-il justifié? Pour y répondre, il nous faut certes mieux vous présenter le raisonnement qui s’ensuivra puisque dans la partie 2 de l’Examen Trinitaire, nous faisions déjà référence au Sens en tant que point le plus élevé d’une Hiérarchie. Cette Hiérarchie divine représente l’ordre vertical du réel, un ordre dans lequel chaque niveau (pensée, sens, action) est aligné avec un Bien suprême, qui transcende nos désirs personnels, les constructions culturelles, et même nos justifications individuelles du bien et du mal. Cette hiérarchie n’est pas un dogme en soit, mais plutôt un axe référent qui permet à l’être humain de s’orienter vers ce qui dépasse ses propres interprétations. Mais un sens qui se coupe de cette verticalité fondatrice (la tragique désorientation ontologique de Lizzie qui n’a que 12 ans par exemple) devient un pur produit de l’environnement et des récits collectifs qui se manifestent autour de la personne. Autrement dit, Lizzie cesse de s’humaniser elle-même. Elle n’interprète plus le monde en relation avec le Bien Suprême mais plutôt en fonction de ce qui lui paraît juste. Le sens chez Lizzie – et chez tout autre être humain vivant des désorientations similaires – devient une autorité permissible alors que si elle avait été encadrée sous son axe divin, elle aurait été l’élément qui discerne. L’action incarnée ou la troisième clef de l’Examen Trinitaire nous révèle donc que l’humanisme se manifeste sous forme de Présence (représentation de l’action) à travers une pensée qui a été examinée (et donc rendue éthique) et orientée par le sens vers un élément qui dépasse l’individu (le sens lorsqu’encadré par la Hiérarchie). Une personne alignée par les trois flammes de l’examen trinitaire devient donc un témoin de l’expression du Bien sur Terre et elle le devient non pas sous forme de discours mais dans sa forme elle-même.

 

En conclusion, nous aimerions ramener votre attention vers une citation phare de l’attente de Godot telle que présentée en début de cet Éditorial. Les personnages parlent à haute voix, spéculent, réfléchissent mais demeurent paralysés par cette attente sans fin de Godot. Ils sont ancrés dans la nature du symbolisme sans entrer dans la concrétisation. Notre leçon finale est donc comme suit : Quand rien n’est fait, rien ne peut être su. La pensée doit être confrontée à la réalité afin de produire de la connaissance. Le sens doit être symbolisé dans le réel afin qu’il se dévoile mais c’est l’action incarnée qui testera les limites face à l’horreur mais qui contrairement à la pensée et au sens agira ‘dans la vie réelle’ avec une fidélité constante à la notion du Bien Suprême

 

C’est là que l’examen trinitaire dépasse ce que suggérait Samuel Becket. Un être trinitairement aligné n’attend plus Godot mais agit en son nom afin de maintenir l’énergie divine en l’humain même lorsque tout s’effondre.

 

*L'examen trinitaire est une technique dont le nom sera conservé en langue française car il fut canalisé comme tel.


L’Examen Trinitaire
«  Représentation de l’Examen Trinitaire » Image générée avec l’assistance de l’IA.

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Note de fin:

 

Nos éditoriaux mensuels sont des canalisations pures reçues du Ciel. L’équipe administrative responsable de leur transcription a le devoir de publier chacun de ces éditoriaux le 15 de chaque mois. Cette date est symbolique, car elle est en accord avec la date de naissance officielle de la plateforme web du Centre accrédité sous le nom de « Dieu Sauve Moi », le 15 septembre 2023. Plus qu’un simple éditorial, « L’Avenue Éditoriale » est une avenue sacrée ouverte à l’humanité afin qu’elle puisse se reconnecter à la Lumière, car Dieu se soucie du bien être de tous.





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